Margot Capespine et Stéphany Kong : Présidente et Vice-Présidente de la prestigieuse cérémonie des Trophées de la Comédie Musicale

1. Pouvez-vous nous raconter votre parcours de formation ?

 

MC : En ce qui me concerne, j’ai fait un parcours cinéma et audiovisuel à Paris I et une année à l’AICOM (l’Académie Internationale de Comédie Musicale). Pour financer mes études, j’ai travaillé à Disneyland Paris, où j’ai rejoint, par la suite, le service de la production des événements, puis la production des spectacles et parades. Je suis de nouveau revenue à l’audiovisuel depuis peu. Mais ce qui m’a amené aux Trophées de la Comédie Musicale, ce sont surtout ces années de chroniqueuse au sein de l’équipe de Musical Avenue, l’association média dédiée à l’actualité et à la promotion du spectacle musical en France et à l’étranger. Musical Avenue est l’une des entités à l’origine des Trophées de la Comédie Musicale.

SK : Oui, nous avons fondé Les Trophées de la Comédie Musicale en 2017 avec Musical Avenue,  dont j’ai l’honneur d’être la présidente depuis plusieurs années. C’était important pour nous de nous associer avec d’autres entités du milieu (Regard en Coulisses, Musidrama, Kryzensha, Broadway à Paris et l’auteur-conférencier Patrick Niedo) pour récompenser le meilleur de la comédie musicale en France, à l’instar des Tony Awards aux Etats-Unis. Notre spécificité chez Musical Avenue, c’est d’être tous bénévoles et passionnés de comédie musicale, avec l’envie folle de partager, avec d’autres spectateurs, sur l’actualité de la comédie musicale. Nous venons tous d’horizons et de métiers très différents. A l’origine, j’ai une formation dans les métiers de la banque-finance et, aujourd’hui, je travaille chez EDF. 

 

2. En 2017, comment avez-vous eu l’idée de cette cérémonie ?

 

SK : L’idée d’une cérémonie qui promeut le spectacle musical ne date pas de 2017. De 2005 à 2009, les Marius récompensaient les spectacles musicaux parisiens à l’occasion du festival Les Musicals. Ce festival, né à Béziers,  avait été créé par Matthieu Gallou, qui a ensuite souhaité lancer une première cérémonie entièrement chantée, en 2008, à Paris. J’ai eu la chance d’être dans le public pour toutes les cérémonies des Marius à Paris ; à l’époque en tant que rédactrice-en-chef de Musical Avenue. J’étais fascinée par ce moment de célébration partagé entre le grand public et les artistes, producteurs ou musiciens du milieu de la comédie musicale. Hélas, les Marius se sont arrêtés en 2009 et j’ai toujours eu le sentiment qu’il manquait un événement de célébration pour mettre en lumière ceux qui œuvrent au quotidien pour la comédie musicale. Pendant les années qui ont suivi, l’idée a mûri et ce n’est qu’en 2017 que les planètes se sont alignées pour concrétiser le projet.

 

3. Pourquoi cette cérémonie n’a été pensée qu’en 2017 ? 

 

MC : Parce qu’il aura fallu un concours de circonstances particulières pour en permettre la concrétisation. Tout d’abord, la  rencontre de ces différentes entités qui a été l’impulsion principale. Ensuite, il a fallu un temps de préparation crucial pour l’élaboration de ce projet complexe et ambitieux dont on voulait dès le départ qu’il revêt d’un aspect prestigieux. 

SK :  Nous savions que nous voulions lancer un événement fédérateur pour le milieu de la comédie musicale. L’idée de créer une association pour les Trophées de la Comédie Musicale n’était d’ailleurs pas notre idée première. Nous envisagions plutôt de créer un festival d’été dans un parc parisien, à la manière d’un “Broadway in Bryant Park” à New York ou d’un “West End Live” à Londres. Nous avons continué à cheminer et à pivoter vers la création des Trophées de la Comédie Musicale. Naturellement, nous avons cherché à nous entourer de ceux qui nous semblaient essentiels et légitimes pour concrétiser ce projet, de par leur rôle dans la création ou promotion de la comédie musicale en France.

 

4. Quel est le but des Trophées de la Comédie Musicale ?

 

MC : L’objectif des Trophées de la Comédie Musicale est, tout d’abord, de promouvoir les artistes et les spectacles de comédie musicale en France, à travers notre cérémonie de remise de prix annuelle. Avec la période de crise sanitaire de ces deux dernières années qui nous a obligé à annuler deux de nos cérémonies, nous souhaitons désormais aller encore plus loin et mobiliser les institutions autour de cet art, et de cette industrie, très peu mis en avant en temps normal, dans le domaine de la culture, et particulièrement mise à mal lors de la crise du Covid19. 

Nous sommes d’ailleurs en train de finaliser un partenariat qui nous permettra de mobiliser des fonds pour aider les artistes de comédie musicale en situation de précarité, et les petites compagnies fragilisées par les nombreux mois de fermeture. Nous souhaitons ainsi assumer un rôle d’acteur fédérateur du secteur auprès des piliers déjà existants. Une mobilisation qui se justifie aussi par une nécessité plus pragmatique : pas de spectacles, pas de Trophées ! (rires)

SK : Notre raison d’être est avant tout orientée sur la tenue d’un scrutin et d’une cérémonie de remise de prix. Nous sommes une association de loi 1901 sans vocation à faire du profit, c’est important de le rappeler car nous ne disposons évidemment pas de moyens financiers et humains illimités. Pour autant, nos ambitions sont là et nous sommes très exigeants avec nous-mêmes pour pouvoir proposer des Trophées d’une qualité professionnelle irréprochable.

 

5. Quels sont les aspects positifs et au contraire les difficultés auxquelles vous avez dû faire face ?

 

SK : Quand on travaille dans les coulisses pour préparer le scrutin et la cérémonie, on ne se rend pas toujours compte de l’impact positif et durable que ces Trophées ont pour des personnes du milieu. Je pense notamment aux  métiers de l’ombre, comme les costumiers, qui sont récompensés lors de notre cérémonie. J’ai notamment le souvenir d’une costumière récompensée, qui était vraiment très touchée et fière, ne serait-ce que d’être nommée et de voir son nom dans le programme de la cérémonie. Observer des artistes français, ou même une américaine comme Christina Bianco (récompensée pour sa prestation dans “Funny Girl” à Paris), prendre un soin dingue de leur trophée et même le montrer lors d’interviews, les écouter en parler avec fierté. Cela  aussi a une saveur particulière. 

MC : Nos recherches de partenariats financiers se heurtent souvent aux préjugés d’un « sous art » de divertissement populaire aux œuvres ringardes. Et pourtant, l’engouement pour les comédies musicales resurgit régulièrement dans les média,  et les artistes et spectacles lauréats de nos cérémonies prouvent bien la qualité des œuvres et des talents sur la scène française.  La recherche de fonds est, comme partout, le nerf de la guerre et s’avère indispensable, ici, pour continuer à rendre plus visibles ces spectacles et ces talents. 

SK : Nous devons aussi faire de la pédagogie en faisant davantage connaître ce que l’on fait, qui on est. Le milieu de la comédie musicale en France est un petit monde, nous militons pour que ce ne soient pas des récompenses de copinage ! Il est essentiel pour nous que ces récompenses soient justes et reconnues et pour cela nous prêtons une attention très particulière sur les règles et modalités de scrutin.

 

6. Quelles sont les personnes qui travaillent avec vous sur ce projet ? 

 

SK : Nous sommes une équipe de 11 personnes au Conseil d’Administration. Ensuite nous travaillons en amont et en étroite collaboration avec nos épatantes équipes créatives : auteurs, compositeurs, chorégraphes,  qui s’investissent chaque année à fournir une cérémonie toujours plus qualitative et distrayante que les années précédentes. Enfin, nous pouvons compter sur le soutien infaillible de renforts bénévoles sur la préparation  et de nos partenaires comme les écoles de comédies musicales, A&R et Drama entre autres.

 

7. Pensez-vous que CBA Coaching d’Artistes pourra aider les acteurs du spectacle ?

 

MC : Oui, en effet, car il y a vraiment un manque de visibilité des artistes du spectacle musical en France. Nous pouvons retrouver des articles et interviews sur plein d’autres artistes du secteur de la culture dans les médias généralistes, mais ils  sont extrêmement rares en ce qui concerne les artistes de la comédie musicale. Alors que le talent et les compétences, non seulement sont là, mais sont même triples ! Ils savent jouer, chanter et danser, parfois même jouer d’un instrument de musique ! Il y a tout à gagner à aider les artistes à améliorer leur visibilité, à se promouvoir, avec l’aide des médias spécialisés afin de toucher des médias plus généralistes. Plus ces derniers s’intéresseront à nos artistes, plus les spectateurs seront nombreux, plus il y aura de spectacles ! J’ose espérer ce cercle vertueux…

 

8. Aujourd’hui quels sont vos projets ? 

 

MC : Nous nous attelons à la préparation de la prochaine cérémonie des Trophées de la Comédie Musicale, qui aura lieu en juin prochain, et qui récompensera artistes et spectacles de la saison 2021/2022. Les producteurs peuvent déjà soumettre leurs spectacles. Sont éligibles les spectacles prouvant douze dates de représentations entre le 1er mai 2021 et le 30 avril 2022. En attendant de nous retrouver au printemps, nous finalisons une surprise pour tous les passionnés de spectacles musicaux : un délicieux moment de retrouvailles en chansons de certains de leurs artistes de comédies musicales préférés !  Restez connectés pour en savoir plus !

 

9. Où pouvons-nous vous retrouver ? 

 

SK : Retrouvez-nous sur notre site officiel et les réseaux sociaux principaux. Rendez-vous dans les théâtres pour savourer les comédies musicales car nous vous attendons nombreux pour voter pour votre spectacle musical préféré avec Le Trophée du Public.

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